Le Mont Kenya, deuxième sommet d’Afrique après le Kilimandjaro, est une montagne emblématique qui offre une aventure aussi exigeante que fascinante. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le parc national du Mont Kenya est l’un des trésors les plus précieux du pays, tant pour sa biodiversité que pour la beauté saisissante de ses paysages alpins. Plus qu’un simple sommet, le Mont Kenya est une expérience complète de trek, de nature et d’altitude, entre glaciers, lacs glaciaires, forêts de bambous et pics volcaniques.
Situé au cœur du centre du Kenya, à environ 150 km au nord-est de Nairobi, le Mont Kenya culmine à 5 199 mètres d’altitude au pic Batian, son point culminant. Il s’agit d’un ancien volcan dont les flancs abritent aujourd’hui une diversité écologique exceptionnelle répartie sur plusieurs étages climatiques, de la forêt tropicale humide à la toundra alpine.
Le parc national du Mont Kenya couvre plus de 700 km² et constitue une aire protégée gérée par le Kenya Wildlife Service (KWS). Outre ses paysages à couper le souffle, le parc est un refuge pour des espèces emblématiques : éléphants, buffles, léopards, singes colobes, et une flore d’altitude unique.
Il existe trois itinéraires principaux pour effectuer l’ascension du Mont Kenya : Sirimon, Chogoria et Naro Moru. Chaque voie a ses particularités, ses paysages et ses niveaux de difficulté.
C’est le chemin le plus populaire pour atteindre les sommets du Mont Kenya. Il est accessible depuis Nanyuki et traverse une forêt de genévriers et de bambous, puis des zones de landes alpines. Le camp de Shipton à 4 200 mètres est le point de départ pour l’assaut final vers Point Lenana, le troisième sommet (4 985 m), accessible aux randonneurs. Cet itinéraire est idéal pour les débutants en haute montagne, bien qu’une bonne condition physique reste nécessaire.
C’est sans doute le plus spectaculaire des itinéraires, avec ses lacs glaciaires, ses falaises, sa végétation luxuriante et des points de vue inégalés sur le lac Michaelson. La route est plus longue, mais aussi plus sauvage. Elle est souvent combinée avec Sirimon (montée par Chogoria, descente par Sirimon) pour une traversée complète de la montagne.
Cette voie est la plus rapide mais aussi la plus raide. Elle est populaire auprès des groupes organisés, mais elle traverse une zone marécageuse surnommée le « Vertical Bog », qui peut être très difficile à franchir en saison des pluies.
Bien que Batian (5 199 m) et Nelion (5 188 m) soient les deux plus hauts sommets, leur ascension nécessite des compétences techniques en alpinisme, notamment pour l’escalade sur rocher. Ils sont donc réservés aux grimpeurs expérimentés avec guide professionnel certifié.
En revanche, Point Lenana, qui culmine à 4 985 mètres, est accessible aux randonneurs en bonne forme. C’est l’objectif principal de la majorité des trekkers. L’ascension vers Point Lenana reste une véritable expédition, exigeante mais gratifiante, surtout si elle se fait au lever du soleil.
Le réchauffement climatique a un effet dramatique sur les glaciers du Mont Kenya. Il ne reste aujourd’hui que 13 petits glaciers, contre plusieurs dizaines il y a un siècle. Des études récentes montrent que les glaciers pourraient disparaître totalement d’ici 2030, ce qui aurait des conséquences majeures sur l’écosystème local, l’approvisionnement en eau et la biodiversité.
Cette réalité ajoute un sentiment d’urgence écologique à l’ascension. Les visiteurs doivent être conscients de l’impact de leur passage et privilégier les pratiques durables : respect des sentiers, gestion des déchets, consommation d’eau responsable.
L’ascension du Mont Kenya ne s’improvise pas. Une préparation physique de quelques semaines est recommandée, avec des randonnées longues et un peu de cardio pour habituer votre corps à l’effort. Voici les points clés à anticiper :
Équipement : prévoyez des vêtements adaptés aux variations de températures (du gel la nuit à plus de 20°C le jour), un bon sac de couchage, des chaussures de marche robustes, une veste imperméable, une lampe frontale, des gants, un bonnet, de la crème solaire, et des bâtons de marche.
Acclimatation : prévoir au moins 3 à 5 jours pour l’ascension afin d’éviter le mal aigu des montagnes. Il est essentiel de progresser lentement et de bien s’hydrater.
Équipement technique : si vous prévoyez de grimper jusqu’aux sommets techniques (Batian, Nelion), un casque, un baudrier, des crampons, une corde et un guide d’escalade certifié sont indispensables.
L’ascension du Mont Kenya se fait obligatoirement avec un guide agréé, même pour les randonnées jusqu’à Point Lenana. De nombreuses agences locales proposent des circuits tout compris : transport depuis Nairobi, guide anglophone (ou francophone sur demande), porteurs, cuisiniers, hébergement, repas, entrées au parc national.
Les camps de base sont bien équipés : Old Moses Camp, Shipton Camp, Met Station, ou encore Meru Mount Kenya Lodge côté Chogoria. Vous pouvez dormir sous tente ou en refuge selon les circuits.
Les prix varient selon la durée (de 3 à 6 jours en moyenne), le niveau de confort et les services inclus. Comptez entre 700 et 1 300 USD par personne pour un circuit tout compris en petit groupe.
Les meilleures périodes pour tenter l’ascension du Mont Kenya sont de janvier à mars et de juillet à octobre, pendant les saisons sèches. Les conditions sont alors plus favorables, les sentiers plus praticables et les vues dégagées.
Évitez les mois d’avril, mai et novembre, durant lesquels les pluies peuvent rendre l’ascension difficile et dangereuse.
Quel sommet puis-je atteindre sans expérience d’alpinisme ?
Point Lenana (4 985 m) est accessible sans compétences techniques, avec un bon niveau de forme physique.
Combien de jours faut-il pour faire l’ascension ?
La majorité des itinéraires se font entre 4 et 6 jours. Plus vous prenez votre temps, meilleures sont vos chances de réussite.
Ai-je besoin d’un permis ou de réserver à l’avance ?
Oui, un permis d’entrée dans le parc national est obligatoire. Il est inclus dans la plupart des circuits. Réservez toujours votre trek en avance, surtout en haute saison.
Peut-on faire l’ascension sans guide ?
Non, un guide certifié est obligatoire pour accéder à certaines zones du parc et pour des raisons de sécurité.
Quels sont les risques ?
Le mal d’altitude est le principal risque. Il est impératif de monter progressivement, de bien s’hydrater et de signaler toute gêne au guide.
L’ascension du Mont Kenya est une expérience unique, bien différente de celle du Kilimandjaro voisin. Moins touristique, plus sauvage, elle offre un rapport intime avec la montagne, une biodiversité exceptionnelle et des paysages à couper le souffle. C’est une expédition à la fois physique et spirituelle, dans un environnement en mutation qu’il est urgent de préserver.
Préparer son trek, choisir son itinéraire, s’équiper correctement et s’entourer de professionnels compétents sont les clés pour vivre cette aventure en toute sérénité. Mais au-delà du défi personnel, c’est aussi l’occasion de se reconnecter à l’essentiel, et de prendre conscience de la fragilité de nos écosystèmes de haute montagne.
Alors, prêt à partir à la conquête du Mont Kenya ?